bAb el-bAhr

La cité

La Fondation de Carthage par des Phéniciens en 814 avant notre ère, a sans doute contribué à la sédentarisation aux alentours de la nouvelle ville de tribus  nomades attirées par les échanges commerciaux et culturels avec les nouveaux venus. Mais on peut penser que des indigènes sédentaires occupaient déjà les lieux.

Le vocable berbère tûnisi, tûnisi, tinés, a pour sens « passer la nuit, dormir à » Par leurs positions géographique les collines sur l'isthme  de Tunis sont naturellement des refuges, des relais d'étapes sur les voies Antiques qui reliaient le moyen Orient, l'Egypte et les pistes caravanières subsahariennes à la Berbérie. C'est là que se réunissent les voies commerciales venant de l'Est et du Sud et que passé l'isthme elles se repartissent pour aller irriguer les terres de l'Ouest.

  • une route côtière passant par Utica (Auj. Utique), Hippo Diarrytus  (Auj. Bizerte), Thabraca (Auj. Tabarka) Hippone ou Hippo Regius (auj. Annaba en Algerie) 
  • une seconde voie suit le lit du fleuve Mejerda passant au sud de Vaga (Auj. Béja), vers Bulla Régia  et Thuburnica   pour rejoindre Hippone.
  • un autre passage plus au sud reliait Membressa (Medjez el Bab) Dougga,  Cirta (El kef), Thagaste (Souk Ahras) la ville natale de Saint Augustin, et de là bifurquait vers Hippone ou Thubursicu Numidarum (Auj. Kamissa) puis Cirta (Auj. Constantine) et s'enfonçais plus avant vers le Maroc.

Ces voies orientées est-ouest sont parallèles à la chaîne de l'atlas et cheminent en suivant les vallées de l'Atlas.

                                       

Les relations d'échanges que les autochtones avaient établis avec les occupants du comptoir Phénicien préexistant au pied de la colline de Byrsa avaient probablement fixé là quelques tribus. Elles profitaient  de la sécurité offerte par les collines qui parsèment la plaine aux abords du littoral, et pouvaient troquer avec les navigateurs Phéniciens. C'est au clan qui occupait la colline de Byrsa que la subtile Didon acheta la terre qui a été  délimitée par une peau de bœuf......

La colline occupée par Tunis présente de multiples avantages: elle domine les plaines et les lacs comme ses semblables, mais, située sur le pont naturel formé par l'isthme, qui sépare le lac de Tunis et la sebkha Séjoumi, elle a en plus, un contrôle sur les pistes caravanières qui se rassemblent à ses pieds.

Carthage et Tunis sont intimement liées. La position de cette dernière en avant poste sur la route de la cité Punique la transforme en place forte, en prestataire de services, et en pôle d'échange.... Elle était le verrou de Carthage.
Tunis assumera ce rôle  jusqu'a la chute définitive de la capitale Punique en -146. Puis, elle aura les mêmes charges vis-à-vis de la Carthage Romaine, de la Carthage Vandale, et enfin de la Carthage Byzantine.

Les armées musulmanes apprécieront les multiples qualités stratégiques du site lors des sièges qu'ils feront subir à la Carthage Byzantine en 695 puis lors de la chute définitive de l'orgueilleuse métropole en 697.

L'Emir Omeyyade Hassan ibn Noôman, dès 698, dote la ville d'un fossé, fait creuser un canal  à la Goulette pour mettre en communication le lac et la mer, (une passe naturelle existait déjà depuis les temps anciens, mais il semble qu'elle était de faible tirant d'eau et sinueuse), il ordonne la création d'un arsenal aux berges du lac de Tunis.

Tunis, héritière économique, culturelle, et intellectuelle de Carthage ne sera qu'une  bourgade de province sous les Aghlabides,  mais s'élèvera au rang de capitale provinciale vassale de l'empire Almohade, pour enfin devenir la capitale d'un royaume indépendant avec la naissance de la dynastie Hafside en 1227.



05/12/2008
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour