La Ville Moderne
Un Axe Est-ouest relie la porte Bab El-Bahr (la porte de la mer) aux berges du lac. C'est une voie très ancienne sur laquelle transitaient les marchandises arrivées au port, pour alimenter la Médina. Au fil du temps la croissance du trafic commercial entre le bord du lac et la Médina, puis, entre La Goulette et Tunis, a structurée cette ligne de vie pour lui donner l'importance urbaine que connaît aujourd'hui l'Avenue Habib Bourguiba.
De part et d'autre de cette Avenue qui s’appellera "LA MARINE", a la fin du XIXe s. s'est organisé une ville sur la structure d’un faubourg qui existait devant Bab El Bahr au pied des murs de la médina. C’est là ou résidaient les négociants chrétien, ils y avaient leurs fondouks (caravansérails) selon leur nationalité. Ce faubourg avait pour nom, "le Quartier Franc". Sur sa base se développera le tissu urbain du Protectorat. De larges Avenues et des Rues qui se coupent à angles droits selon les principes hygiénistes de l'époque (et aussi, la maîtrise aisée des soulèvements populaires par la cavalerie). Le long de la Marine, s'implantent: la Résidence générale de France en 1860, la cathédrale Saint Vincent de Paul en 1882, le théâtre municipal (1910), des hôtels, des établissements bancaires....etc.
A proximité immédiate prennent place les services: les gares de chemin de fer, le marché central, la poste, des écoles et des lycées. L'avenue prendra ensuite le nom de JULES FERRY. Enfin, après l'indépendance elle sera baptisée: Avenue HABIB BOURGUIBA. Elle était ornée à son intersection avec l'Avenue Mohamed V (anciennement Avenue GAMBETTA) de la statue équestre du Libérateur du pays. Cette statue à été déplacée et se trouve aujourd'hui à l'entrée de la Goulette. A sa place une fontaine offre chaque soir à la belle saison, un spectacle de jeux d'eau et de lumière. Les Tunisois viennent à la fraîche, en famille, s'asseoir sur la margelle du bassin, et profitent du brumisateur naturel que le vent sur les jets d'eau, dispense alentours au grés de ses caprices. "Fraîche brûlure" comme a dit un poète.
Le long des boulevards arborés et dans les rues de ces quartiers coloniaux, l'Architecture réserve de belles surprises: Inspirations Rococo, Néoclassicisme, Art Nouveaux, Art Déco, l'éclectisme Architectural parsemé de touches Arabisante a semé des joyaux.
Située au Nord de la colline MEDINA, la colline du BELVEDERE a heureusement été préservée de l'urbanisation. C'est un parc public planté d'essences natives et méditerranéennes, pins, palmiers, eucalyptus, ficus, mimosas....oasis au milieu de la minéralité urbaine. Son point culminant offre un superbe panorama sur la ville étalée tout autour. Du sommet, on découvre la médina qui paresse au soleil, marquée par le Minaret de la grande Mosquée, avec les coupoles immaculées de la Mosquée de Sidi MARHEZ, au Nord. Coté Sud, la colline du JELLAZ couronnée par la Zaouïa de Sidi BEL HASSEN, et au Sud Est: le miroitement du lac, rayé du trait noir rectiligne du TGM qui nous emporte vers Carthage et Sidi Bou Saïd. En bas de la colline un petit Zoo abrite La MIDA : c'est une salle d'ablutions du XVII e s. provenant du Souk EL – TROUK.
Au Sud de la Médina, sur la colline du JELLAZ,
s'étage un cimetière musulman.
Au sommet de la colline, la Zaouïa de SIDI BEL HASSEN (1197?-1258)
veille sur le repos des tombes blanches orientées vers le soleil levant.