Kairouan, La ville des Walis:
LES WALIS ou MARABOUTS:
Parler de Kairouan sans parler des Walis, reviendrait de ne parler que d'un coté des deux faces indissociables d'un tissus.
Dès les premières années de la naissance de l'islam, des hommes et des femmes touchés par les valeurs profondes du message transmis par le prophète Muhammad orientèrent leur vie dans la voie du renoncement, de la méditation, et de l'enseignement du message Divin.
Avec l'expansion de l'empire Musulman, les contacts avec d'autres cultures, et l'étude des philosophies orientale et grecque ont favorisées l'émergence de recherches du contact avec le Divin par des pratiques ésotériques et mystiques. De ces deux ferments (échanges et découverte de l'autre) est né le soufisme en Irak et en Iran aux premières années du IXe s.
Le brassage ethnique important, généré par le pèlerinage aux lieux Saints de la Mecque recommandé aux croyants, a favorisé la diffusion de ces recherches introspectives pour accéder à la Connaissance de Dieu et des moyens à mettre en œuvre pour y parvenir.
Avec l'arrivée au pouvoir de la dynastie des Fatimides en 909 puis des Zirides en 969 toutes deux d'obédience chi'ite, le mouvement des Walis ou Marabouts (le terme Marabout vient du mot Mourabitoune = ceux qui, enfermés dans un Ribat, se consacrent à Dieu et à la défense du territoire) ancra profondément les racines du mysticisme dans le sol de l'Ifriqiya.
Longue chaîne de ceux qui par le renoncement, l'ascèse, la méditation, la prière et une vie exemplaire se rapprochent de Dieu. Le vieux fond animiste Berbère y trouva son compte et glissa ça et là quelques croyances venues de fond des âges.
Même si l'orthodoxie est un peu mise à mal, heureuse civilisation, qui à l'heure d'Internet redoute encore les mauvais esprits et respecte toujours les bonnes fées.
Kairouan, capitale politique, spirituelle et université, a comme un aimant, attiré vers elle les grands penseurs du monde Musulman. C'est donc tout a fait naturellement que nombre de sages vinrent chercher ici des enseignements et des réponses à leurs questions.
Ces Saints hommes reposent dans leur Zaouïa ou dans de modestes Turbets. Kairouan en abrite un très grand nombre du plus modeste au plus noble, du plus sage au plus fou.