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Jusqu'a la découverte des Amériques et ses fabuleuses richesses, le Soudan représentait la principale source d'approvisionnement en or pour les cours européennes. Partant des marchés Soudanais, des pistes se dirigeaient vers le Maghreb et le moyen Orient. D'où la nécessité pour les cours Européennes Catholiques d'une relative tolérance envers le monde Musulman qui contrôlait le cheminement du métal précieux.

 La reddition de l'émir de Grenade Abu Abd Allah Boabdil en janvier 1492 met fin à sept siècles de présence Musulmane en Espagne. La découverte du nouveau monde par Christophe Colomb en octobre de la même année, donne aux rois Catholiques Isabelle I de Castille et Ferdinand II d'Aragon, la volonté politique et les moyens financiers de construire un empire solide.
Les espagnols et la Chrétienté comprennent rapidement que le temps des compromis est terminé. Grâce à l'or du nouveau monde ils acquièrent les moyens de contrer l'expansionnisme Musulman et de disputer aux Ottomans le contrôle des routes commerciales maritimes en Méditerranée.

 Si la reconquista avait déjà provoquée en 1492, des mouvements d'émigration de juifs qui refusaient d'embrasser la religion Catholique, en 1502, l'obligation faite aux Musulmans de Castille de se convertir au Catholicisme jette sur les routes des milliers de personnes. Beaucoup de ceux ci trouveront asile en Tunisie sous la protection des princes Hafside. Les Musulmans convertis eux seront expulsés à leur tour en 1609. D'autres décrets royaux seront prononcés contre les Musulmans pour les obliger à s'expatrier. Ceci montre clairement l'émancipation des souverains Espagnols face aux sources de richesses qui passaient jusqu'à lors dans les mains des Musulmans. Il est à noter que la terre de Tunisie offrit aux Andalous chassés d'Espagne le meilleur accueil. Le mérite en revient à Huthmân Dey (1595-1610) qui sut percevoir les intérêts de cet apport de population nouvelle. En effet, ils apportèrent dans leurs bagages de nouvelles technologies dans les arts, comme l'architecture, la céramique, l'orfèvrerie, dans l'artisanat : tissage, distillation des parfums…)

 Mais ils permirent également grâce à leurs réseaux de nouveaux contacts et débouché économiques industrie des chéchias, agriculture……

 L'enjeu majeur de ce début du XVI siècle est le contrôle économique de la méditerrané. L'empire Ottoman est dirigé par Selim 1° dit « le cruel » puis à sa mort en 1520, par Soliman dit « le magnifique » Ces deux souverains tolèrent et encourage la course organisée par les frères Barberousse. Ces corsaires  avaient été recrutés parle Sultan Ottoman Bayezid II dit « le juste » pour participer à l'évacuation des Musulmans et des juifs de l'Andalousie.

Les deux frères Barberousse avaient réussit à prendre Alger, jerba, et de là, écumaient les mers.

A Alger un des frères, Khayr ad-Din prend le titre de roi, et fait allégeance au Sultan d'Istanbul Sélim 1° qui lui donne le titre de Beylerbey (émirs des émirs), puis il obtiendra le titre de Pacha de la part de Soliman le magnifique en 1533.

 La déliquescence du pouvoir Hafside attisait la convoitise des frères Barberousse et de la Sublime Porte. En août 1534 le Pacha Khayr ad-Din prend au nom de l'empire Ottoman la Goulette et entre dans Tunis, il occupe également Bizerte et Kairouan.

Le Sultan Hafside Abdallah Muhammad al-Hasan demande de l'aide à l'empereur espagnol Charles Quint. Une coalition des états Chrétiens méditerranéens (à laquelle la France ne participe pas) en effet, le roi de France François 1° soutient la politique d'Istanbul contre l'Espagne.

Charles Quint est mandaté pour conduire l'armada. Ce ne sont pas moins de 90 galères et de 300 vaisseaux qui arrivent devant la Goulette en juin 1535, la ville est prise début juillet. Puis Tunis est enlevée le 21 juillet 1535. Le Sultan Abdallah Muhammad al-Hasan est rétabli dans ses pouvoirs, la ville est soumise au pillage durant trois jours et pas moins de 70 000 personnes succombent victimes des soldats de la coalition.

  Charles Quint, en échange du rétablissement au pouvoir de al-Hasan, il obtient du prince que le royaume se place sous la protection de l'Espagne, obtient le paiement d'un tribut annuel, exige la place de la Goulette et le maintien d'une garnison pour défendre la place.

Abdallah Muhammad al-Hasan, contesté par ses sujets, assistait impuissant à la lutte incessante que se livraient sur ses terres, les Espagnols et les Ottomans. En 1543, son fils, Abû Ahmad le destitue, le fait aveugler et prend le pouvoir, mais les espagnols soutiennent et favorisent les ambitions de son frère Abd al-Malik qui s'installe subrepticement sur le trône, il meurt empoisonné après un mois de règne.

Les Espagnols placent alors sur le trône le fils du défunt.

C'est alors que Abû Ahmad aidé de tribus Arabes s'empare de la Kasbah et récupère son trône, les Espagnols accepte finalement cet état de fait et conclus avec le nouveau sultan des traites de paix.

1568, un nouveau Beylerbey est nommé à Alger par Murad III:  il s'agit d'Euldj Ali Ochali.

Moins d'un an après sa nomination, en janvier 1569, en accord avec le Sultan il avance sur Tunis et oblige le Sultan Abû Ahmad à prendre la fuite, et place la totalité du pays sur la bannière Ottomane à l'exception de la Goulette qui reste sous contrôle Espagnol.

En 1571 une coalition regroupant les intérêts du Saint Siège, de Venise et de l'Espagne, connue sous le nom de Sainte Ligue, affronte la flotte Ottomane sous le commandement de Don Juan d'Autriche, frère du roi Philippe II d'Espagne est remporte une victoire décisive qui donne aux Espagnols la suprématie sur la méditerrané, et bloque les projets d'extensions de l'empire Ottoman vers l'Occident.

Fort de ce succès, Don Juan d'Autriche en octobre 1573 lance une offensive pour reprendre Tunis, installe sur le trône le frère d'Abû Ahmad, Mouley Mohammad. Ce règne sera aussi de courte durée, puisque les Ottomans avec Sinan Pacha a leur tête enlèvent la Goulette et Tunis en 1574 et mettent fin à 40 ans de désordre dans le pays.